Normal(e)

Bonjour,

Aujourd’hui, je propose une chronique du livre Normal(e) de Lisa Williamson chez les éditions Hachette Romans.

Normal(e)

Auteurs :  Lisa Williamson

Année de publication : 29 mars 2017

Editions : Hachette Romans

Nombre de pages : 350 pages

Prix : 16.90 €

Quatrième de couverture :

« Je ne suis pas gay. Je suis juste une fille hétéro coincée dans un corps de mec. »

À 8 ans, David Piper a déclaré devant sa classe : « Je veux être une fille ». Six ans plus tard, il reste le mouton noir de son école. Tout le monde le croit gay, mais au fond de lui, il est simplement une fille dans un corps de garçon.
Leo Denton vient d’arriver au lycée. Il se fait passer pour un dur inaccessible. Pourtant, il cache lui aussi un secret… Il n’est pas né Leo Denton. Il est une fille devenue un garçon.
À compter du jour où Leo prend la défense de David, une amitié naît. Au cœur des tourments adolescents, une question revient sans cesse : qui sont-ils réellement ? David et Leo refusent de se conformer aux étiquettes qu’on leur a collées. Confrontés au regard des autres, auront-ils le courage et la force de se réaliser ?

A vous de découvrir la suite !

L’origine de ma lecture

Je remercie l’édition Hachette Romans et NetGalley pour m’avoir permis de découvrir ce livre. C’était ma première lecture traitant de la transsexualité. Ce thème n’est pas extrêmement développé dans la littérature jeunesse pour ne pas dire très rare. D’ailleurs si vous avez des idées de titres, n’hésitez pas à les partager avec moi. C’est pourquoi je me suis dirigée vers ce livre en me demandant à quoi m’attendre. Ce fut une claque. J’ai aimé découvrir cette histoire.

 Les personnages

David et Leo, les deux personnages principaux sont touchants. Chacun cache un secret. Quel est-il ? David nous le révèle dès le début : « Je veux être une fille. » C’est clair pour lui depuis toujours, il est une fille coincée dans le corps d’un garçon. Il tient d’ailleurs un journal sur toutes les transformations physiques de ce corps qui le dégoute. C’est d’ailleurs à cause de CE journal qu’il se lira d’amitié avec Leo, jeune homme qui le prendra sous son aile. Car en effet, Harry révèle à tout le monde le contenu de ce carnet secret. L’humiliation vécue les rapprochera. Leo vit dans une famille compliquée avec un père absent, une mère frivole, et ses deux sœurs. Je me suis attachée à ces deux personnages, ils sont courageux, authentiques, touchants.

Un après-midi, alors que j’avais huit ans, la maîtresse nous a dit d’écrire ce que nous voulions devenir une fois plus grands. Mlle Box a fait le tour de la classe pour demander à chacun de se lever et de partager ce qu’il ou elle avait écrit. Zachary Olsen voulait jouer en Première Ligue. Lexi Taylor rêvait de brûler les planches. Harry Beaumont se voyait Premier Ministre. Simon Allen espérait devenir Harry Potter, à tel point qu’il s’était gravé un éclair sur le front à coups de ciseaux le trimestre précédent.

Moi, je ne voulais rien de tout ça.

Voilà ce que j’avais écrit :

Je veux être une fille.

2

Mes invités chantent « Joyeux anniversaire ». Ça n’augure rien de bon. Livvy, ma petite sœur, fredonne du bout des lèvres. Du haut de ses onze ans, elle a déjà décrété qu’il n’y avait rien de plus embarrassant qu’un anniversaire en famille, laissant aux parents le soin de claironner le reste de la chanson. Le soprano nasillard de maman jure avec la voix de basse désincarnée de papa. C’est si dissonant que Phil, le chien, quitte son panier pour s’éclipser en plein milieu. Je ne lui en veux pas : la fête tout entière est plutôt déprimante. Même les ballons bleus que papa a passé la matinée à gonfler semblent tristement blafards, en particulier ceux qui annoncent « Quatorze ans aujourd’hui ! » au marqueur noir. Comment cette suite d’événements ô combien décevants pourrait prétendre au titre de « fête » ?

  • Fais un voeu ! m’exhorte maman.

Elle incline le gâteau afin de cacher comme il est raté. « Joyeux anniversaire David ! » lance le glaçage rouge sang, la dernière syllabe d' »anniversaire » tout écrasée, comme si elle avait manqué de place. Quatorze bougies bleues disposées en cercle sur le pourtour déversent leur cire dans la crème pâtissière.

  • Dépêche ! s’impatiente Livvy.

Je refuse de pourtant de me laisser bousculer. C’est que je tiens à y mettre les formes. Je me penche et coince mes cheveux derrière mes oreilles. Les yeux clos, j’ignore les jérémiades de Livvy, les encouragements de maman et les gesticulations de papa qui se débat avec son appareil photo, et soudain, tout semble étouffé, éloigné, comme lorsqu’on plonge la tête sous l’eau.

J’attends quelques secondes avant d’ouvrir les yeux et de souffler toutes les bougies d’un coup. Applaudissements unanimes. Papa fait sauter un cotillon qui refuse de faire « pop » ; le temps qu’il en sorte un autre, maman a déjà ouvert les rideaux et commencé à ôter les bougies du gâteau. Trop tard.

  • Qu’est ce que tu as fait comme voeu ? Encore un truc débile, je parie, dit Livvy d’un ton accusateur en tortillant une mèche de cheveux châtain doré autour de son majeur.
  •  Il ne peut pas le dire, voyons, autrement ça ne se réalisera pas, dit maman en emportant le gâteau pour le couper.
  • Exactement, je renchéris en tirant la langue à ma soeur.

Elle me rend aussitôt la pareille.

  • Et où sont passés tes deux amis, déjà ?

Elle insiste sur le « deux ».

  • Je te l’ai dit, Felix est en Floride et Essie en cure thermale à  Leamington.
  • Comme c’est dommage, soupire Livvy sans le moindre zeste d’empathie. Papa, j’avais combien d’invités pour mes onze ans, déjà ?
  • Quarante-cinq. Tous en patins à roulettes. Un vrai carnage, marmonne papa d’un air lugubre en éjectant la carte mémoire de l’appareil pour l’insérer dans son ordinateur portable.

Le style de l’auteur est simple mais efficace. L’histoire est accessible dès 13-14 ans. Je conseillerais la lecture à tous les adolescents. La couverture est sombre, simple : elle ne donne pas de visage au personnage, c’est très bien trouvé à l’heure où beaucoup de couverture comporte un visage « réel ». Lisa Williamson manie avec subtilité et talent le thème de la transexualité, la tolérance, l’acceptation de soi et des autres, de la différence. Je ne me suis pas ennuyée une seule seconde, je n’ai pas eu l’impression de longueur ou de superflu.  L’alternance de narration entre David et Leo donne du rythme à l’histoire.  A chaque fin de chapitre, j’avais envie d’en savoir plus et sur David et sur Leo. Bref vous l’aurez compris je suis emballée. C’était mon premier livre sur le thème de la transidentité. Je ne suis pas déçue.

Le petit plus de l’histoire : le thème intéressant

Petit bémol de l’histoire : J’aurais aimé en savoir plus.

Pour résumer : Un immense coup de cœur !

 

 

Petit plus pour les parents ou les professionnels :

Ce roman est parfait pour parler de transidentité, transsexualité, mais aussi de façon plus général de la différence, de l’acceptation de soi et des autres.

 

Un petit mot sur les auteurs :

Lisa Williamson est née en Angleterre. Elle a suivi des cours d’arts dramatiques à l’université. De 2010 à 2012, elle a travaillé dans un service qui aide les moins de dix-huit ans s’interrogeant quant à leur genre.

Le site web de l’auteur c’est ici : Lisa Williamson

Courez vite en librairie l’acheter ! Vous allez l’adorer !

Merci d’avoir lu l’article jusqu’au bout. N’hésitez pas à laisser un petit commentaire et à partager avec moi vos lectures ! Si cet article vous a plu, pensez à le partager ;).

Lena

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