Bonjour,
Aujourd’hui, je vous propose une chronique assez courte du livre de Baptiste Beaulieu : La ballade de l’enfant gris.
La ballade de l’enfant gris
Auteur : Baptiste Beaulieu
Année de publication : 31 août 2016
Éditions : Fayard/Mazarine
Nombre de pages : 416 pages
Prix : 18 €
Quatrième de couverture :
C’est l’histoire de Jo’, jeune interne en pédiatrie à la personnalité fantasque, à qui tout sourit.
C’est l’histoire de No’, un petit garçon de sept ans attachant et joueur, qui est atteint d’un mal incurable et ne comprend pas pourquoi sa maman ne vient pas plus souvent le voir à l’hôpital.
C’est l’histoire de Maria, une mère secrète, qui disparaît à l’autre bout du monde au lieu de rester au chevet de son fils.
Un matin, dans la chambre de l’enfant, survient un drame qui lie à jamais le destin de ces trois êtres.
Jo’ devra tout quitter pour partir sur les traces de Maria et percer ses mystères.Inspiré par le choc ressenti lors de la disparition de l’un de ses jeunes patients, l’auteur livre une quête initiatique et poétique, semée de recoins obscurs qui s’illuminent. Un magnifique troisième roman, porté par des personnages profondément humains.« Docteur et conteur […], Baptiste Beaulieu sait raconter des histoires, faire rire et pleurer, conjuguant la trivialité et le merveilleux, la farce et le lyrisme. »
Astrid de Larminat, Le Figaro littérair eMédecin généraliste de trente ans, Baptiste Beaulieu est l’auteur d’un premier livre best-seller, Alors voilà : les 1001 vies des Urgences (Fayard 2013 ; Livre de poche 2015), qui a reçu le prix France Culture « Lire dans le Noir » et a été traduit en quatorze langues. Son roman Alors vous ne serez plus jamais triste (Fayard 2015 ; Livre de poche 2016) a reçu le Prix Méditerranée des lycéens 2016. Son blog Alors Voilà, pour réconcilier soignants et soignés, compte plus de six millions de visiteurs.
A vous de découvrir la suite !
L’origine de ma lecture
J’ai eu la possibilité de lire cet ouvrage grâce à la plateforme NetGalley. Je remercie ainsi NetGalley ainsi que les éditions Fayard pour cette découverte. J’ai choisi de demander à lire ce livre car j’ai beaucoup entendu parler de cet auteur en bien. J’ai sauté sur l’occasion pour le lire. Je ne vous ferais pas languir sur mon ressenti : je n’ai pas aimé. J’ai beaucoup hésité avant de faire cette chronique, pour preuve, je l’avais fini en février. Cela me coûte énormément, car je sais que c’est un travail énorme d’écrire, que ce livre a dû lui demander beaucoup de temps et d’énergie. Cependant, je ne peux dire que j’ai accroché à l’histoire, c’est faux. Je n’ai pas réussi à « entrer » dans l’histoire. Il y a des livres comme ça qui sont compliqués à aimer, que tout le monde aime, et moi non. Ce n’est peut-être que l’esprit de contradiction qui fait ça. Ou peut-être que je ne l’ai pas lu à la meilleure période pour l’aimer.
ATTENTION : si je n’ai pas aimé, il ne faut pas en faire une généralité. Je fais partie de ces personnes qui pensent qu’une lecture est appréciée ou non à un moment X et peut-être qu’à un moment X+1, ce sera l’inverse. Je ne dis pas que je ne retenterai jamais de lire ce livre, ni que je ne lirai plus cet auteur. Ce serait mentir, je réessayerai plus tard, quand je serai dans un autre état d’esprit.
Avant l’irruption de l’enfant gris dans ma vie, celle-ci semblait parfaite.
Quand je pense au jour de ma naissance, par exemple, j’imagine un chérubin joufflu et rose jaillir du giron maternel. Il serre entre de petites mains potelées un ciseau en or prêt à couper, tendu entre les genoux de sa maman, le ruban d’inauguration de la longue fête que sera son existence jusqu’à la Déchirure.
Mon enfance a été paisible, sans heurt ni violence. J’ai été choyé par deux grande sœurs très douces et une mère bienveillante. Toutes m’ont appris à aimer le beau, chercher le vrai et refuser l’injustice.
Je suis plutôt grand (la taille qui plaît aux femmes, et donc la seule qui vaille ici-bas). Au collège avant que mon corps ne se charpente, j’ai été élu « plus belle fille de troisième », ce qui était cruel, mais moins que le sort réservé à Laure, une camarade qui pleura en décrochant le titre, peu enviable, de « plus moche garçon du collège ». Mon visage rappelle celui de ma mère, avec des mâchoires plus forte. Ma mère est belle, je suis beau. Les yeux verts. Des fossettes profondes, grâce auxquelles toutes mes phrases ont l’air de plaisanteries entre guillemets. Une mélancolie charmante appuie sur mes épaules voûtées ; ce n’est pas grave, car j’ai des épaules larges et cela plaît aussi.
[…]
Un petit garçon. Blond. Solitaire. Appuyé contre le chambranle de la chambre 201 de l’aile pédiatrique du septième étage de l’hôpital de V.
Teint d’ardoise claire, visage éclaboussé de taches rousses. Il a presque sept ans. D’une main, il tripote un carnet à spirale, de l’autre il distend son pull, en craque les coutures, pour dissimuler chaque centimètre carré de sa peau grise. Il refuse de se joindre aux autres pour jouer. Parfois, on le voit lorgner à droite, à gauche et, quand personne n’est dans le coin, il relâche son vêtement, relâche sa honte, et l’épiderme apparaît.
Ce jour-là, des clowns bénévoles sont venus égayer les gosses le temps d’une après-midi.
Tagada pouêt pouêt, tagada pouêt pouêt, tout ça, tout ça… Les enfants rient.
« Tu ne veux pas aller avec eux ? demande Jo’ à l’enfant qui se mordille la lèvre inférieure. Je suis sûr qu’Ismaël, Louise et Arthur seront contents d’avoir un nouveau copain…
– Non. »
Jo’ le voit bien : comme il a envie d’être de la partie ! Et comme il a peur !
« Tu ne préfères pas une peluche ? » fait Jo’ en pointant du doigt le carnet.
Pas de réponse.
« Tu t’appelles comment ?
– No’.
– C’est pas un prénom, ça.
– Je sais pas, monsieur, c’est quoi un prénom ? »
Le jeune homme sourit.
« Tu t’appelles comment, toi ?
– Jo’
– C’est moche », estime l’enfant en continuant d’agacer sa laine.
Le style de l’auteur est simple. Il donne au lecteur ce rôle de confident. Chaque mot semble avoir été choisi avec soin. Baptiste Beaulieu alterne son récit « avant la déchirure » et « après la déchirure » qui peut perturber un peu le lecteur ; mais on finit par s’y habituer si on a bien compris en quoi consiste cette déchirure. Ce que je retiendrais de cette lecture ? La plume de Baptiste Beaulieu qui, je suis sûre, finira par me transporter comme les autres lecteurs.
Point positif : Baptiste Beaulieu a une magnifique plume.
Point négatif : Je n’ai su l’apprécier à sa juste valeur.
Pour résumer : A tenter !
Pour la petite histoire : je suis la page Facebook de Baptiste Beaulieu et j’aime énormément ce qu’il y fait : j’accroche à son style, à ses récits. Comme quoi, on peut ne pas accrocher à une histoire, un roman, et aimer d’autres écrits de cette même personne.
Petit plus pour les parents ou les professionnels :
N’hésitez pas à utiliser La ballade de l’enfant gris dans un projet autour de la maladie, l’acceptation de celle-ci mais aussi pour les jeunes médecins confrontés à des difficultés telles que la prise de distance.
Un petit mot sur l’auteur :
Baptiste Beaulieu est un homme au multiple talents : médecin, bloggeur, conteur. Il signe ici son troisième roman.
Si vous voulez faire un tour sur le site de l’auteur : Baptiste Beaulieu
Allez en librairie l’acheter !
Merci d’avoir lu l’article jusqu’au bout. N’hésitez pas à laisser un petit commentaire et à partager avec moi vos lectures ! Si cet article vous a plu, pensez à le partager ;).