Bonjour,
Aujourd’hui, nouvelle chronique : Aristote et Dante découvrent les Secrets de l’Univers de Benjamin Alire Sáenz.
Aristote et Dante découvrent les Secrets de l’Univers
Auteur : Benjamin Alire Sáenz
Année de publication : 2015
Editions : Pocket Jeunesse
Nombre de pages : 358 pages
Prix : 17.90€
Résumé :
Ari, quinze ans, est un adolescent en colère, silencieux, dont le frère est en prison. Dante, lui, est un garçon expansif, drôle, sûr de lui. Ils n’ont a priori rien en commun. Pourtant ils nouent une profonde amitié, une de ces relations qui changent la vie à jamais…
C’est donc l’un avec l’autre, et l’un pour l’autre, que les deux garçons vont partir en quête de leur identité et découvrir les secrets de l’univers.
A vous de découvrir l’histoire !
Commençons par le début : l’origine de ma lecture. J’avais déjà repéré ce livre mais j’hésitais énormément à le lire. En cherchant quelques informations sur l’histoire, j’ai découvert que ce livre était un immense coup de cœur pour beaucoup de personnes. Une vidéo en particulier m’a décidée à le lire. Après l’ajout à ma liste de livres à lire, c’est en voyant que je pouvais l’obtenir quand même par la bibliothèque que je me suis décidée à franchir le pas sans attendre. Je me suis lancée dans la lecture avec appréhension comme souvent quand j’entends beaucoup de bien d’un livre. La peur d’être déçue m’a tenue la main tout le long. Au final, j’ai passé un bon moment.
Intéressons-nous, maintenant, aux personnages. Dans cette histoire, les personnages sont profonds, riches émotionnellement. Aristote dit Ari est un jeune adolescent en pleine croissance, remplis de questions face au monde qui l’entoure. Il se sent différent des autre garçon sans pouvoir mettre le doigt dessus, peut-être la peur de devenir « abruti » comme certains. Il est en colère. Contre qui, contre quoi ? La lecture de ce livre vous l’expliquera 😉 Dante, quant à lui, est très sûr de lui, sensible et drôle. Il assume pleinement qui il est en le découvrant. J’ai apprécié ces deux personnages très opposés pourtant si banals. Point commun entre les personnages, ils aiment leurs parents et ne sont pas en rébellion contre eux. C’est un fait suffisamment rare dans la « littérature jeunesse » pour être souligné, même si en théorie je peux vous citer un autre livre dont les héros aiment leurs parents, je vous laisse deviner lequel 😉 (Dites moi en commentaire si vous avez trouvé, ceux auxquels vous pensez aussi)
[…]
J’ai plongé les pieds dans l’eau du petit bassin.
Que faire à la piscine quand on ne sait pas nager ? Apprendre, je suppose. Je ne savais que flotter. J’ignore comment, mais j’avais réussi à mettre en pratique un principe de physique fondamentale. Et le plus beau, c’est que j’avais fait cette découverte tout seul.
Tout seul. Je n’étais pas très doué pour demander de l’aide, une mauvaise habitude héritée de mon père. De toute façon, les maîtres nageurs, qui se faisaient appeler « sauveteurs », étaient des nases. Aider un petit maigrelet de quinze ans ne les intéressait pas. Ils étaient obsédés par les seins des filles. J’avais entendu un sauveteur parler avec un autre alors qu’il était censé surveiller un groupe d’enfants. « Une fille, c’est comme un arbre. On a qu’une seule envie, grimper dessus et lui arracher ses feuilles. »
L’autre type avait rigolé. « T’es vraiment un porc.
– Nan, un poète. »
Puis ils avaient éclaté de rire.
Ouais, de vrais Baudelaire ces deux-là.
En fait, je n’avais aucune envie de traîner avec des mecs. Ils me mettaient mal à l’aise. Je ne sais pas pourquoi. Vraiment. Je crois que ça me gênait sérieusement d’être un mec. Et ça me déprimait de penser qu’en grandissant je pourrais devenir comme l’un de ces connards. Une fille, c’est comme un arbre ? Ouais, et un mec c’est aussi intelligent qu’un bout de bois mort infesté de termites. Ma mère aurait dit qu’ils traversaient une phase. Qu’ils récupéreraient leurs cerveaux bientôt. Ouais, sûrement.
Peut-être que la vie n’était qu’une série de phases. Dans deux ans, je traverserais peut-être la même que ces sauveteurs. Mais je ne croyais pas tellement à la théorie des phases de ma mère. Pour moi ça ressemblait plus à une excuse qu’à une explication. A mon avis, elle ne comprenait pas les garçons. Moi non plus d’ailleurs. Pourtant j’en étais un.
J’avais l’impression que quelque chose clochait chez moi. Que j’étais une énigme, surtout pour moi-même. En clair, j’avais un problème.
En tout cas, une chose était certaine : je ne demanderais pas à ces crétins de m’apprendre à nager. Je préférais encore rester seul et me noyer.
Alors que je me suis mis dans mon coin à flottiller. Je ne peux pas dire que je m’amusais.
C’est là que j’ai entendu sa voix, un peu haut perchée.
– Je peux t’apprendre à nager si tu veux.
Je me suis redressé dans l’eau, les yeux éblouis par le soleil. Il était assis sur le bord de la piscine. Je l’ai regardé avec méfiance. Un type qui proposait de m’apprendre à nager ? Il ne devait vraiment pas avoir de vie. Deux losers ensemble ? Ouh ! on allait se marrer !
J’avais une règle : mieux valait s’ennuyer seul qu’accompagné. Je la respectais scrupuleusement. Ce qui expliquait peut-être pourquoi je n’avais pas d’amis.
Il me fixait. Il attendait une réponse. Il a répété :
– Je peux t’apprendre à nager.
J’aimais bien sa voix. On avait l’impression qu’elle était sur le point de se casser.
– T’as une drôle de voix.
– C’est à cause de mes allergies.
– T’es allergique à quoi ?
– A l’air.
Ça m’a fait rire.
– Je m’appelle Dante.
Ça m’a fait encore plus rire.
– Désolé.
– Pas de souci. J’ai l’habitude qu’on se moque de mon nom.
– Oh non. C’est juste que je m’appelle Aristote.
Ses yeux se sont illuminés. Nous avons tous deux été pris d’un fou rire.
La style de l’auteur est très agréable, accessible à tous. J’ai trouvé la plume de Benjamin Alire Sáenz magnifique. Chaque élément de l’histoire a son importance sans en avoir l’air. Tout prend sens à la fin. Le fait d’avoir des chapitres courts permet au lecteur de suivre l’histoire sans s’essouffler.
Benjamin Alire Sáenz a évoqué des sujets tabous comme la prison, la guerre, la mort… Des questionnements sur la vie / la mort, l’existence, la quête de soi, le mal être, les secrets de famille sont soulevés par Ari sans chercher non plus à apporter des réponses à tout prix. L’auteur révèle ainsi les questionnements de l’adolescence. Les descriptions de sentiments sont aussi très précis. Elles m’ont permis de me mettre à la place d’Ari, de ressentir ce qu’il ressent.
On a mal, on rit, on s’inquiète, on a la larme à l’œil. C’est un délice !
A présent, parlons un peu du livre en lui-même. La couverture est magnifique. Cependant, le début de chaque chapitre m’a agacé. En effet, la première ligne était en majuscule. Si en théorie, ça ne me gêne pas, là, un peu plus que d’ordinaire.
Petit bémol de l’histoire : Comme je me doutais de la fin avant même la quinzième page, j’ai forcément été un peu déçue.
Pour résumer : Un petit coup de cœur !
Petit plus pour les parents ou les professionnels :
Ce livre est parfait pour un travail autour de la quête d’identité.
Un petit mot sur l’auteur :
Benjamin Alire Sáenz est professeur d’écriure à l’université d’El Paso au Texas. Il a remporté le prix de l’Association des bibliothécaires américains.
N’hésitez pas : courez en librairie l’acheter ! Vous allez l’aimer !
Merci d’avoir lu l’article en entier.N’hésitez pas à laisser un petit commentaire et à partager avec moi vos lectures ! Si cet article vous a plu, pensez à le partager.
Lena
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